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Les biopesticides sont une nouvelle génération de pesticides qui ont la particularité de réduire la présence d’un ravageur (nématodes, insectes, champignons, bactéries, acariens, adventices) sur une culture tout en respectant l’environnement. Ce sont des pesticides préparés à partir d’organismes vivants ou des substances qu’ils produisent. Ils sont par ailleurs très spécifiques par leur activité réduite contre un certain nombre d’espèces, ce qui leur confère une faible écotoxicité.

 Les différentes gammes de biopesticides sont réparties en 6 grandes familles :

les champignons, synthétisant des enzymes et toxines provoquant la mort du ravageur (Bauveria bassiana)
⇒Les virus et bactéries (36 % en incluant les champignons) libérant également des toxines (Bacillus thuringiensis
Les auxiliaires (20 %) - arthropodes ou vertébrés, poisson oiseau- : prédateurs (carnivores) et parasitoïdes (parasite vivant aux dépens d’un hôte)
⇒Les phéromones (18 %): dans la majorité des cas, il s‘agit de la phéromone sexuelle qui perturbe les signaux de reconnaissance pour la reproduction (lutte biologique par confusion sexuelle)
⇒Les extraits de végétaux (19%) : le concept est basé sur des observations anciennes empiriques de protection des plantes par d’autres végétaux (nicotine et autres alcaloïdes, pyrèthres, huiles végétales, neem). Les actions sont directement toxiques ou indirectes via la stimulation des systèmes de défenses naturels des plantes ou par des modifications de comportements (répulsion, anti-appétence...).
⇒Produits issus de la transgénèse (7%)
 
Il existe un regain d’intérêt très important pour les extraits végétaux cependant la réglementation en vigueur sur les produits phytopharmaceutiques (Directive 91/414/CEE) ne prévoit pas de mise sur le marché spécifique à ces produits.

Il faut signaler une nouveauté réglementaire en 2010 par la création d’un usage par l’AFSSA (ANSES): « Stimulation de la vigueur des plantes » pour la mise sur le marché du champignon antagonisteTrichoderma harzanium (Trianum ®) soutenu par la société Koppert. Ce précédent laisse la possibilité à d’autres sociétés « bio-fabriques » de s’engager dans cet usage plus adapté à une certaine catégorie de produits naturels.  

Les tests d’efficacités des CEB pour ces produits dits « naturels » ne sont pas non plus adaptées, ainsi des groupes de travail nationaux se sont réunis en 2010 et ont fixé de nouveaux cadres d’essais CEB pour ces produits. On voit également une évolution de la réglementation vis-à-vis des micro-organismes exotiques utilisés en lutte biologique. En effet, jusqu’à présent ces organismes n’étaient pas réglementés mais il faut désormais fournir des études indiquant le caractère non impactant de l'introduction de nouveaux auxiliaires exotiques sur la faune indigène (Loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 ; JORF 13 juillet 2010).

Il existe donc un très fort potentiel technique et commercial non exploités des biopesticides qui, actuellement,  reste freiné par la règlementation et les procédures de mise sur le marché.

Par ailleurs, des efforts d’innovation sont attendus car de nombreuses maladies, notamment (maladies du bois de la vigne, pourriture etc..), nématodes (court noué de la vigne, nématodes à galles…) restent non maitrisées par manque de moyens alternatifs.